Der Zakarian ne s'en était pas caché : le Maroc c'est bien pour les vacances mais pas pour y jouer une compétition sans grand intérêt dans des conditions peu en phase, selon lui, avec le reste de la préparation d'avant-saison. Quand on confie son programme à un agent extérieur… Mais il en va ainsi des aléas d'un club où le secteur sportif , à commencer par son entraîneur, est relégué au second plan. L'organisation des matchs de préparation aurait donc été confiée à un agent extérieur. Un sorte d'organisateur de spectacles à en croire par le choix de la Morocco Cup, qui ne saurait constituer une opération de marketing comme c'est le cas pour certains tournois d'été plus stratégiques et mieux exposés. Avec dans le rétro une commission rondelette à la clé. Et une opportunité sans doute suffisamment intéressante pour un club dont on dit qu'il fut en recherche de liquidités. Vogue la galère ! Au coup d'envoi seules trois des sept recrues du mercato sont couchées sur la feuille de match. Alonzo garde les buts et Gravgaard joue au patron de défense avec Tall à sa droite. Autant dire que ce onze de départ conserve des allures de Ligue 2. Une impression que la qualité des débats ne viendra pas infirmer. Des couloirs improvisés Dans un groupe où les joueurs d'axe sont légions comparativement aux joueurs de couloir, Michel Der Zakarian est en outre privé d'Abdoun (resté à Nantes) et Babovic (blessé), tandis que Capoue n'est pas sur la feuille de match et Coureur reste sur le banc. Le coach nantais a donc choisi de faire confiance à deux non spécialistes du poste, Mareval et Moullec, pour animer les couloirs et alimenter les deux jeunes attaquants Djordjevic et Keserû. Au milieu, point de « sentinelle », capitaine Da Rocha épaule De Freitas. En défense, outre Gravgaard et Tall déjà cités, ce sont les gauchers à l'allure parfois gauche, Poulard et Guillon qui sont retenus. Maréval en vain Dans une première période insipide, les Nantais cherchent avant tout à jouer en bloc et à presser haut leurs adversaires. S'ils donnent le change en début de période, ils sont malgré tout rapidement dominés au milieu de terrain, à la fois techniquement et dans la conservation du ballon. Seul Mareval apporte un peu de percussion sur son coté gauche. Sans résultat, tant Djordjevic semble à cours de condition et Keserü peu inspiré, bien que travailleur dans un rôle de neuf et demi. Alonzo se blesse La blessure de Jérôme Alonzo constitue finalement le seul événement notable de cette mi-temps. A la suite d'un coup franc placé sans grande puissance dans sa lucarne gauche, l'ex doublure du Paris SG, bégaye son déplacement et sa prise de balle avant de mal retomber à coté de son poteau. Il sortira finalement sur une civière et cédera sa place à N'Dy Assembe. De quoi confirmer un rôle de numéro un de circonstance pour Tony Heurtebis à l'entame de la saison. Place aux changements Après le repos Michel Der Zakarian procède à la revue d'effectif prévue par le règlement du tournoi. Dès la reprise Dossevi prend la place d'un Djordjevic transparent. Après les entrées en jeu de Das Neves en lieu et place d'un Tall bien brouillon et de Vainqueur contre Da Rocha, Keserü, remplacé par Goussé, rejoint rapidement son jeune compère d'attaque aux vestiaires. L'attaque est dès lors plus dynamique, mais l'adresse lui fait toujours défaut. Guillon : brassard maudit Ces remplacements ont pour conséquence un transfert de brassard. Un bout de tissus qui ne réussit décidément pas à Loïc Guillon, puisque le nouveau capitaine nantais depuis la sortie de Da Rocha, loupe complètement un dégagement sur son coté gauche (67 ème ). Le ballon perdu, il tente de rattraper sa bévue et se laisse aspiré vers le côté opposé. Après une première intervention réussie, le cuir est à nouveau récupéré par les Marocains. Et comme Gravgaard ne se montre pas très incisif au moment d'empêcher son adversaire de centrer à l'opposée, là où Guillon n'est plus, le ballon parvient sans difficulté à Merzouk libre de tout marquage. Le nouvel entrant coté marocain en profite pour tromper d'une frappe du droit croisée au raz du sol l'infortuné N'Dy Assembe. Deux occasions manquées On n'accablera pas trop Loïc Guillon puisque il est à l'origine des deux seules occasions nantaises de la rencontre qui arrivent rapidement après l'ouverture du score des Marocains. Il anticipe d'abord parfaitement une interception au niveau de la ligne médiane avant de décaler Maréval, dont le centre parvient au second poteau sur la tête de Goussé. Malheureusement Dossevi, trop attentiste et pas suffisamment concentré sur le coup, ne rattrape pas son temps de retard pour propulser le ballon au fond des filets. Quelques minutes plus tard, Guillon monté à nouveau aux avant-postes adresse un bon centre au second poteau. A la réception Moullec place une reprise croisée instantanée du plat du pied, mais le ballon rase l'extérieur du poteau du gardien marocain. De retour à Nantes dès lundi Les Nantais manquent donc par deux fois l'occasion de s'offrir une séance de tirs au but, puisque le score n'évolue pas, au contraire de la propension des marocains à se rouler par terre et à l'arbitre d'abuser de coup de sifflets intempestifs à l'encontre des jaunes. Ils terminent donc le tournoi prématurément, ce qui est peut-être un mal pour un bien puisqu'ils rentreront à Nantes dès lundi soir alors que la compétition se termine le vendredi 25. L'histoire ne dit pas si cette élimination grève la recette de la participation à cette compétition… Gravgaard un patron ? Rien de bien reluisant donc du côté des joueurs. Les 3 recrues n'ont pas véritablement brillés. Alonzo se blesse après avoir cafouillé une prise de balle. Gravgaard n'a pour l'instant que le nom de « patron » car sa participation d'hier soir est loin d'être satisfaisante eu égard à l'étiquette qu'on lui fait porter. Seul Tall, malgré quelques imprécisions, a tiré son épingle du jeu. Pour le reste, on l'a dit, Maréval est la seule satisfaction de la soirée. Il a semblé le plus au point physiquement avec Vainqueur, lequel n'est il est vrai entré qu'en seconde période. Les autres, pas tous au même niveau dans leur préparation, ont semblé bien peu au point physiquement. Quant à leurs qualités techniques et leurs prouesses collectives, on les connaît déjà et elles ne sont pas de nature à engendrer l'optimisme lorsqu'il faudra compenser l'absence des titulaires dont personne ne sait s'ils ont les qualités requises pour obtenir le maintien. Quant à Michel Der Zakarian, il se sait menacé. Kita est sans doute capable de lui retirer l'équipe première si son coach n'obtenait pas davantage de résultats lors des trois prochaines rencontres de préparation… La promesse a été tenue, il faut désormais trouvé le bon prétexte pour repartir sur d'autres bases… Nul doute qu'en connaissance de cause les candidatures ne manquent pas. Feuille de match : Alonzo (N'Dy Assembé 34') - Tall (Das Neves 64'), Gravgaard, Poulard, Guillon - Moullec, De Freitas, Da Rocha (Vainqueur 73'), Mareval - Keserü (Goussé 75'), Djordjevic (Dossevi 46'). Entraîneur: Michel Der Zakarian.
F.P., le 18 juillet 2008 |