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Michel Der Zakarian débarqué

Chronique, le 28 août 2008
 

Le sort de Michel Der Zakarian était scellé de longue date. S’il n’y avait pas eu cette fumeuse promesse en forme de prétexte, si le principal intéressé n’avait pas accepté des conditions au rabais, le FC Nantes aurait connu une autre intersaison, plus en phase avec un recrutement que d’aucun estime « ambitieux ». Un entraîneur quel qu’il soit a besoin de temps et de confiance. Après trois journées seulement, Michel Der Zakarian est donc débarqué. Le FC Nantes se paie en prime une mini-crise évitable. Une situation regrettable qui incombe en premier chef à son président. Car comme Roussillon avant lui, Kita a choisi de débuter cette saison avec un entraîneur-fusible comme le fut Serge Le Dizet. (F.P.)

(© 2008) (http://www.fcnantais.com/articles/080828DerZakarianFin.php)

«  Les papiers sont prêts, le chèque aussi  »
«  Les papiers sont prêts, le chèque aussi  ». Telle est la nature d'une confidence tenue en privé par Claude Robin à propos de l'avenir proche de Der Zakarian. Robin précisait «  Il sera débarqué après Bordeaux ou après Le Mans  ». Une confidence qui permettait aux médias d'annoncer à l'avance le fin prochaine de Der Zakarian. Bien avant Bordeaux, certains dirigeants s'étaient même permis de conseiller à quelques joueurs écartés «  soit patient et ne t'inquiète pas, tu auras ta chance en septembre quand Der Zakarian ne sera plus là  ». Bonjour l'ambiance.

Après la précipitation, l'improvisation
Après la deuxième défaite de la saison les langues se sont vite déliés. Kita tenait enfin son prétexte. Ça se précisait pour Alain Perrin qui venait de supplanter Henri Michel sans qu'on s'en émeuve. Il fallait agir vite. Dans la précipitation donc, Der Zakarian et Gentili ont été démis de leurs fonctions. Dès le lendemain, Perrin rejette l'offre nantaise. C'est définitif. La direction lausannoise du FC Nantes est alors contrainte d'improviser. Comme Roussillon un an et demi plus tôt. Les Larièpe et Rautureau d'aujourd'hui sont les Der Zakarian et N'Doram du printemps 2007. Seule différence, Kita doit s'activer pour les renvoyer à leur poste d'origine après avoir dénicher la perle rare : un entraîneur qui acceptera de ne s'engager que pour deux ans, sans gourmandise, et de s'atteler à faire fonctionner un groupe qu'il n'a pas choisi.

Les joueurs souhaitaient qu'on sorte vite d'une situation floue pour préparer « sereinement » la réception du Mans samedi prochain. On n'en est manifestement pas encore là. Après trois journées c'est donc la crise au FC Nantes. Comment en est-on arrivé là ?

«  je peux le virer même après 4 victoires  »
Lors du petit déjeuner d'avant saison avec la presse, Kita ironisait la situation de son coach : «  je peux le virer même après 4 victoires  », tout en dissertant succinctement sur la situation de ces entraîneurs qui papillonnent de clubs en clubs : «  je n'aurai jamais confiance en un entraîneur  ». Drôle de manière d'inverser les rôles, de confondre causes et conséquences, quand ce sont les entraîneurs qui ne peuvent pas avoir confiance en des présidents pour la plupart incompétents. Quand le cynisme du foot-business, relayé par des présidents qui n'ont pas plus l'amour de leur club que les joueurs mercenaires, les engage à gérer leur carrière en prenant les devants. On connaît par ailleurs des directeurs sportifs qui papillonnent de club en club et de poste en poste. Faut-il leur faire confiance monsieur Kita ?

Il existe pourtant encore des entraîneurs qui ont une autre compréhension de leur métier. Ce sont pour la plupart les plus compétents. Ils tirent souvent le maximum des moyens, même faibles, mis à leur disposition. On parle d'eux davantage que de leur président. Aux yeux de certains dirigeants, c'est peut-être là que réside le problème…

«  On les a signé pour un an, comme ça on n'handicape pas trop le club  »
On se souvient de l'enthousiasme débordant de Kita lorsqu'il avait prolongé ses deux coachs. «  On les a signé pour un an, comme ça on n'handicape pas trop le club  ». Grandiose ! C'est tout juste si les papiers du prochain licenciement prévu pour début septembre, chèque compris, n'avaient pas été élaborés en même temps que la signature de la prolongation de contrat… Prolongé un an, viré au bout de trois matchs, deux gros chèques pour les 35 restants, ou comment jeter l'argent par les fenêtres. Pendant ce temps là, on prévoit très prochainement de licencier encore un peu du personnel « non sportif »…

Der Zakarian profite des circonstances
Der Zakarian c'est le comble du choix par défaut. Roussillon avait imposé un attelage improbable de fin de règne pour la succession de Georges Eo. Il avait choisi Der Zakarian et N'Doram. Un choix de récession et de descente au purgatoire. Nous avions titré alors : «  Nantes se saborde !  »

En tant qu'entraîneur issu du centre de formation de Montpellier, Der Zakarian a tout accepté dans l'espoir de s'en sortir et d'inscrire son nom dans le gotha de ces entraîneurs dont la compétence ne saute pas aux yeux et que l'on retrouve pourtant régulièrement à la tête de telle ou telle équipe de Ligue 1. Pour lui son accession au plus haut poste en compagnie de N'Doram, puis sa saison en Ligue 2 étaient une aubaine inespérée.

Kita n'en a jamais voulu
Entraîneur du loft de l'été 2006 d'abord, puis de la descente en Ligue 2 à la suite de Georges Eo, il est conforté par Xavier Gravelaine auquel on prête des velléités de lui succéder en cas d'échec. Dans son plan de reprise, Kita souhaitait se séparer de Gravelaine et de Der Zakarian. Car il aime diriger des employés qu'il a lui même nommé et qui ne lui sont pas dictés par les circonstances (Alain Florès). Il n'a pas choisi Der Zakarian. Il avait pensé à Jean-Pierre Papin pour débuter la saison de Ligue 2. Il n'a conservé son coach que contraint par une victoire face à Reims (5-0) en ouverture du championnat de Ligue 2.

Après Papin, Guy Lacombe refuse lui aussi.
Mais chaque contre performance conforte Kita dans son idée de changement. Le mois de novembre 2007 n'est pas bon. Alors il contacte Guy Lacombe début décembre 2007. Celui qui n'avait pas encore signé à Rennes refuse, non sans confier sa consternation à certains proches à l'issu de sa rencontre avec le président nantais. Les mots de Guy Lacombe sont durs et sans concession. Il ne fait pas mystère de l'ingérence de « l'omni-président ». Kita ne dit-il pas : «  comment accepter de confier la gestion de tant d'argent (la valeur marchande des joueurs) à un entraîneur. Je me pose la question  ». Un deuxième refus, après celui de Papin, qui en annonçait deux autres (Henri Michel, Alain Perrin). Aussi inquiétant que logique.

Der Zakarian maintenu bon gré mal gré
Der Zakarian est encore sur la sellette en début d'année 2008 après deux échecs contre Le Havre et Clermont. Plutôt que de soutenir son coach dans l'épreuve, Kita continue de le fragiliser : « p as assez psychologue, pas assez expérimenté, il a besoin d'être encadré  ». Aucune réaction du principal visé. Si ce n'est sur le terrain avec une victoire à Brest. Après Reims à La Beaujoire, c'est dans le Finistère que Der Zakarian sauve cette fois sa peau. Il réussit à durer jusqu'à la Ligue 1, au bénéfice d'une remontée sans relief, mais d'une remontée tout de même. « Merci Derzoum », « Merci Gravelaine » diront certains. Nous n'en faisons pas partie. Remerciements insupportables pour Kita qui, comme lors de sa première saison à Lausanne, veut apparaître comme l'artisan essentiel de ce premier bilan sportif positif..

Lâché par ses joueurs
Pourtant durant cette fin de saison, Der Zakarian ne fait plus l'unanimité au sein de son groupe. Il agace ou désespère. Kita le sait. L'ex-stoppeur du FC Nantes ne peut plus guère que s'appuyer sur son adjoint Baptiste Gentili pour faire face à la fois à des cadres qui le fuient et à une direction qui ne cesse de lui savonner la planche. Il est alors question de le placer sous la tutelle d'un « manager à l'anglaise ». Approché, Henri Michel (1) refuse le poste. Trop flou quand bien même on lui fait comprendre que Der Zakarian ne fera pas long feu.

Motus et bouches cousues d'or.
Lors de l'intersaison, Der Zakarian a été tenu éloigné du recrutement. Partie en fumée la belle cellule de recrutement de début de règne. On ne fait plus semblant. Il n'a donc pas, comme ça se fait, l'honneur de poser sur la photo à coté des nouvelles recrues. On y a vu le fils à papa Kita par contre….

Alors que l'équipe a logiquement été chamboulée, les compositions laissent planer le doute sur un interventionnisme en haut lieu. Les joueurs ne comprennent pas. Un clan « d'anciens et d'exclus » se forme. Cela ne peut plus durer. Un point seulement en trois matchs… Der Zakarian est viré. Gentili suit.

« Séparation à l'amiable » a dit Pascal Praud. Un licenciement qui ne dit pas son nom. Avec un chèque d'indemnités qui ne se refuse pas, histoire de ne pas se pourvoir aux Prud'Hommes. Florès s'est vu offrir cette voie là lui aussi. Pas Georges Eo qui attend toujours de toucher son magot. « A l'amiable » c'est aussi assorti d'une clause vous interdisant de vous lamenter en public. Classique et déplorable. Mais dans ce football à la dérive, à quoi bon se répandre. D'autant que Der Zakarian n'a rien d'un homme très expansif. Seul Gentili pourrait nous éclairer sur certaines méthodes. Histoire de servir la profession, histoire d'alerter plus encore les supporters sur l'effarante personnalité de certains. Il est vrai que les méfaits récents se passent volontiers de commentaires… On aurait même presque pu s'abstenir de mettre en garde nos lecteurs supporters dès l'arrivée de Kita. Il en a déjà tellement dit et tellement fait depuis…

On notera par ailleurs, comme une habitude supposée partout où il est passé, que Kita n'a pas affronté en face Der Zakarian et Gentili pour leur annoncer leur sort (l'annonce leur aurait été faite par Robin le matin au téléphone). Pas plus qu'il ne s'en est expliqué devant la presse, lors de la conférence officialisant leur limogeage. Chose qui se pratique pourtant partout ailleurs…

Pour qui la succession ?
La page Der Zakarian, entraîneur de la remontée en Ligue 1, est donc tournée. Reste à trouver enfin un entraîneur compétent, susceptible de sauver les meubles et de hisser le FC Nantes au-dessus de la 18 ème place. On ne vous parle même pas de retrouver les valeurs du « beau jeu » contre « le grand Je »…

Elie Baup, autre agité du banc de touche et ami de Fabien Barthez, est sur les rangs. A le lire, on comprend qu'il est même presque prêt à tout pour venir à Nantes, « ce grand club ». Voilà qui n'augure rien de bon. Pendant ce temps, Henri Michel s'étonne qu'on ne lui donne plus signe de vie. L'aurait-on roulé dans la farine ? Kita n'aime pas qu'on lui dise non…

Alors qui ? Y-a-t-il un nouveau Blazevic dans la salle ? Nul doute que Kita en a reçu des CV de ces entraîneurs peu regardant sur l'éthique, pourvu qu'il y ait de l'oseille et du prestige. Il n'y a qu'à se baisser. Seulement cette fois le contrat sera de deux ans. Minimum légal. Sans doute pas plus. Autant ne pas se tromper.

Kita veut un professionnel expérimenté, qui connaît le poste et les championnats de l'élite. Pas vraiment le profil de l'intérimaire en place. Mais il est vrai que Praud n'avait jamais exercé au poste qui est désormais le sien, pas plus que Franck Kita. Waldemar lui-même n'était-il pas le Président du Lausanne Sport ? Une sacrée réussite n'est-ce pas ?

(1) Puisque Pascal Praud a déploré hier sur l'antenne de RMC que : «  les entraineurs Nanto-nantais consanguins  (sic) ça ne marchaient pas depuis 7 ans à Nantes  », on doit comprendre que Henri Michel ne doit pas répondre à cette douce et bienheureuse définition…

 

F.P., le 28 août 2008

 

 

 

 

 

 
 
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