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Deux ou trois choses sur Elie Baup

Chronique, le 3 septembre 2008

FCN=Kita+Larièpe+Praud+Baup?
 

Le docteur-miracle de Kita s’appelle donc Elie Baup. On en parlait beaucoup depuis le refus d’Alain Perrin, l’ancien coach de Toulouse avait d’ailleurs fait des appels du pied, presque des signes d’allégeance. L’objectif est donc atteint : l’élu n’est pas un ancien Nantais et encore moins un adepte du jeu à la nantaise. Sa nomination ne constitue pas une surprise, elle accentue le côté désormais conformiste du club. En attendant de voir comment jouera le FC Nantes, espérons que ce ne sera pas comme Toulouse, il est utile de faire un peu plus connaissance avec un technicien qui suscite des appréciations contradictoires. (B.V.)

(© 2008) (http://www.fcnantais.com/articles/080903Baup.php)

Inimitiés et jugements flatteurs…
Il peut paraître difficile à première vue de se lancer dans des jugements péremptoires concernant Elie Baup tant sa carrière et sa personnalité présentent de contrastes, tant les échecs et les séparations prématurées avec ses anciens clubs jurent avec sa réussite des premières années bordelaises, tant les solides inimitiés qu'il s'est faites au sein de sa corporation contredisent sa réputation souvent flatteuse auprès des médias, où il sait cultiver les bonnes relations.

Une chose est cependant sûre : nous n'abonderons pas dans le sens du communiqué officiel du club qui juste dans la foulée de sa nomination évoquait « ses passages réussis à Saint-Etienne, Bordeaux et Toulouse ». C'est tout, sauf aussi simple. On peut même assurer que dans le Forez comme aux alentours du Stadium son passage n'a pas laissé que de bons souvenirs alors qu'en Gironde l'aventure s'est achevée devant les tribunaux.

Il n'y a aucun risque pour lui
En tout cas en propulsant aux commandes techniques cet homme de 53 ans, les dirigeants nantais n'ont assurément pas fait preuve d'originalité, ce n'est d'ailleurs guère dans leurs habitudes. Elie Baup correspond à leurs aspirations, il se montre volontiers conformiste et, après le refus d'Alain Perrin, il ne s'était pas privé pour faire des appels du pied en direction de Kita, déclarant que, pour sa part, il ne dirait pas non si, par hasard, on le sollicitait. Kita avait de son côté pratiquement considéré cette invitation comme un signe d'allégeance et il avait rétorqué : « il n'a pas peur de prendre une équipe qui a perdu trois fois depuis le début du championnat, c'est très honorable de sa part et j'en suis très honoré... »

Peur ? On se demande bien, si on se fie à la qualité du jeu présenté par les Nantais depuis le début de la saison et à leurs résultats, ce qui pourrait effrayer un entraîneur. Il est facilement aisé de faire mieux que Der Zakarian (un point sur 9) et Larièpe (une correction à domicile) réunis, il sera en revanche difficile de faire plus mal. Ou alors, il faudrait miser sur un total inférieur à 10 points à la fin du championnat. Prendre la succession, c'est donc tout sauf un risque. C'est jouer sur du velours.

Kita : «  Il est très respectueux de sa direction  »
Mais ça, ce n'est guère dans les préceptes de Baup qui ne passe pas pour un adepte de l'offensive. Il est clair que ce n'est pas lui le technicien qui remettra au goût du jour le jeu à la nantaise. Mais si on a bien compris et si on observe correctement les joueurs qui ont été recrutés cet été, c'est à dire sans prendre des vessies pour des lanternes, ce n'est pas ce qu'on lui demandera. Il faut du muscle et Kita et sa cour l'ont répété : le football en mouvement de Suaudeau n'est plus d'actualité. Il est vrai qu'il présentait deux « défauts » majeurs : il plaisait et il gagnait. Il favorisait aussi la libre expression des hommes.

Baup et les dirigeants du club vont être en phase : l'Ariégeois ne présente en effet à priori guère de points communs avec le passé nantais. Et puis, c'est Kita qui l'a avancé : « il est très respectueux de sa direction et il ne dit jamais un mot de travers, c'est important et très rare aujourd'hui... » Ce sont effectivement des arguments de poids, même si on n'a pas eu l'impression que la saison dernière Baup était totalement en phase avec Olivier Sadran, le président de Toulouse...

Il trouvait que Barthez à Nantes c'était judicieux
Toulouse, c'est le club où la carrière d'entraîneur de Baup a commencé, au centre de formation, dans les années 1980. C'est là aussi qu'a débuté son amitié avec Fabien Barthez. Si bien qu'en décembre 2006, lorsque l'ancien gardien international, avec lequel il projetait récemment encore de monter une école de gardiens, signa à Nantes, il se laissa aller à déclarer qu'il s'agissait d'une très bonne initiative. Pour son copain comme pour les Canaris. Sur ce coup-là, on se gardera évidemment de le féliciter pour ses qualités de visionnaire. On peut même considérer qu'il s'agit d'une pierre jetée dans le jardin de Kita, lequel a assuré que « Baup connaît Nantes à fond… »

Mais l'idée avait plu à Roussillon, frère aîné des dirigeants actuels, il avait estimé judicieux de confier la cage des Canaris à un gardien n'ayant pas été élevé dans la volière de la Jonelière. Roussillon aimait bien parler de « rupture » et il faisait fi de l'histoire, comprenez de Daniel Eon, de Jean-Paul Bertrand-Demanes, de Mickaël Landreau et même de David Marraud, lequel en son temps avait renvoyé sur le banc Milani et Montanier. Depuis 1960, rarissimes sont les gardiens qui ont réussi à Nantes sans y avoir été formés et si Casagrande n'est pas dans ce cas il faut tout de même rappeler que le FCNA fut son premier club pro.

Ennemi de Santini et Antonetti
Mais on s'éloigne un peu du sujet (quoique), revenons donc à Baup que l'on retrouve à Saint-Etienne, en 1994. Il est alors devenu l'adjoint de Jacques Santini. Jean-Noël Dusé complète le staff stéphanois, il est en charge des gardiens de but. Ce trio de techniciens est parfois discuté par les dirigeants et un pacte est scellé entre eux : « si on saute, on sautera tous les trois ». On peut discuter des qualités de Santini mais il faut reconnaître que c'est un homme droit. Carré. Or, quand ils sautent, ils ne sont plus que deux : Santini et Dusé. Elie Baup est, pour sa part, nommé au poste d'entraîneur principal.

Depuis, Santini n'a plus jamais adressé la parole à son ancien adjoint. Il n'est pas le seul dans ce cas. Quelques années plus tard, en 2004, Baup est revenu à Saint-Etienne où il a pris le relais de Frédéric Antonetti. Ce dernier bénéficiait de l'appui des supporters mais pas de ses dirigeants. Lesquels ne le trouvaient pas assez malléable.

Au chômage depuis son licenciement de Bordeaux, huit mois plus tôt, Baup fut intronisé à sa place. Le passage de témoin ne s'est pas effectué dans les meilleures conditions, à tel point que lorsqu'un jour, durant la cérémonie protocolaire d'avant-match, Baup tendit la main vers Antonetti, devenu coach de Nice, il eut la surprise de la voir rester dans le vide tandis que le Corse lui tournait ostensiblement le dos.

Changement de Casting à Bordeaux
Entre ses deux séjours en Forez, Baup est passé par Bordeaux. Il y resté presque cinq ans et c'est en Gironde qu'il a connu l'essentiel de sa réussite. Il était pourtant de nouveau arrivé comme adjoint, en juillet 1997. L'entraîneur en titre était Guy Stéphan. Mais fin décembre, les dirigeants bordelais décidèrent d'intervertir les rôles. Apparemment, cette modification de casting se passa sans trop de douleurs. Stéphan accepta même de laisser croire qu'il en était l'instigateur. « Mais personne n'aura été dupe » écrivit le journaliste de « L'Equipe ».

De son côté, Baup assurait : « la seule chose qui m'importait, c'est Guy. Je voulais pouvoir ensuite me regarder dans une glace ». En fait, Stéphan ne s'est pas éternisé en Gironde. Lors de son intronisation, en guise de profession de foi, Baup déclara : « Je suis un intérimaire. Baup, entraîneur de Bordeaux, ça ne fait rêver personne. Mais une équipe qui se bat et qui gagne; ça, ça fait rêver les gosses. » Le décor était planté. Quand il prit l'équipe en mains, en janvier 1998, Bordeaux était 7è. Il termina le championnat au 5è rang. La progression n'avait pas été fulgurante mais l'intérim se prolongea, il a duré jusqu'en octobre 2003.

Champion de France avec les Girondins
Au début tout va bien, on peut d'ailleurs noter, c'est peut-être encourageant pour Nantes, que lorsque Baup arrive la première saison est souvent bonne. A Bordeaux elle est même mieux que cela puisqu'en 1999 les Girondins sont sacrés champions de France. Ils jouent quasi-immuablement en 4-4-2, avec deux milieux défensifs dans l'axe et deux milieux offensifs excentrés (Benarbia et Micoud, deux excellents techniciens qui relèvent notablement le niveau de jeu de l'équipe). Bordeaux finit le championnat avec un point d'avance sur Marseille, lequel, lors de l'ultime journée, remporte un inutile succès à La Beaujoire car dans le mêmes temps les Girondins s'imposent sur le fil à Paris.

En 2001, Bordeaux est encore l'un des adversaires les plus sérieux de Nantes en route alors pour son dernier titre de champion de France. L'affrontement entre les deux équipes, celle de Reynald Denoueix et celle de Baup, en décembre 2000 à Chaban-Delmas est mémorable. Les Canaris qui avaient perdu la première manche à la Beaujoire (premier match et triplé de Pauleta) donnent une leçon de football à leurs adversaires. Ils gagnent 2-0, deux buts magistraux, le premier de Moldovan sur un centre de Da Rocha, le second d'Eric Carrière qui glisse le ballon entre les jambes de Ramé. La technique et l'intelligence de jeu des Canaris ont fait merveille.

Toulouse était une équipe ennuyeuse
Allons, arrêtons de fouiner dans le placard doré des souvenirs, c'est trop douloureux. Le Bordeaux de Baup remporte encore la Coupe de la Ligue en 2002 et puis l'heure de la fin approche. Baup est viré, il le prend mal et demande ses indemnités, ce qui est tout à fait normal. Il n'y a cependant pas d'arrangement à l'amiable et avant qu'il perçoive le jackpot le procès traîne en longueur, par la faute des Girondins.

Il retourne donc à Saint-Etienne, ne va pas au terme de son contrat et il revient à Toulouse en 2006. Là encore, la première saison est bonne, avec une place de troisième, acquise en partie grâce aux supporters nantais qui, lors de la 37è journée, envahissent la pelouse de La Beaujoire avant la fin de la rencontre. Logiquement, Toulouse récupère sur le tapis vert trois points qui lui permettent de coiffer Rennes sur le fil.

La suite a été plus décevante. Le Téfécé était, la saison dernière, l'une des plus ennuyeuses formations de Ligue 1 et le Stadium a souvent sonné le creux. Le football défensif attire rarement les foules. Baup s'est souvent énervé devant son banc de touche, parfois contre les arbitres (Toulouse – Nancy), il lui est même arrivé de se fracturer une main en tapant de rage contre une porte (Toulouse – Caen). Bonjour la sérénité ! « Mais c'est la preuve que je reste réactif », avait-il assuré trois jours plus tard, en souriant. L'homme sait, à l'occasion, manier l'humour.

Toulouse a évité la descente de justesse, grâce à un football-carotte mais Elie Baup, qui s'était souvent plaint de ne pas disposer d'un effectif correspondant à ses désirs, n'a pas été conservé. Il se retrouve avec un objectif similaire à Nantes. Quel style de jeu compte-t-il utiliser ? Euh….

 

B.V., le 3 septembre 2008

 

 

 

 

 

 

 
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