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Nantes s'en sort bien

Nantes / Laval (0-0) - Résumé, le 29 octobre 2009

Lubos a fait son boulot
 

Nantes a obtenu le nul, 0-0, face à Laval. Il s'en tire bien car les Mayennais ont nettement mieux joué. Ils se sont créés aussi les occasions les plus nettes, même si elles ne furent pas très nombreuses. Le FC Kita a une nouvelle fois exposé ses limites, il a été sifflé et on a entendu des « direction démission ». Preuve qu'ici comme à Liverpool, où Hicks et Gillett sont contestés avec vigueur, il est encore des fans attachés à la sauvegarde de l'âme du club. Les défenseurs de l'esprit de Bill Shankly sont les frères de ceux qui déplorent la destruction de l'héritage légué par José Arribas. (B.V.)

(© 2009) (http://www.footnantais.com/articles/091029NantesLavalResume.php)

Laval joue mieux que le FC Kita

De Dijon où il avait gagné, non sans réussite, à la Beaujoire où il a été tenu en échec, non sans avoir frôlé la défaite, le FC Kita a touché ses limites. Ce sont celles d'une équipe de contres, incapable de construire du jeu et se situant à cent lieues du football que le FC Nantes a longtemps mis à l'honneur.

Ses individualités, venues d'un peu partout, selon les humeurs des recruteurs et la cote du marché, possèdent une certaine valeur, elle leur permet de faire la différence contre des formations faibles ou qui ont été édifiées selon des schémas identiques. Ce sont les plus nombreuses.

Mais Laval est une équipe qui, voyez-vous ça, essaie de jouer au ballon, qui se débrouille même plutôt bien, qui dégage une certaine sérénité collective. Alors, les armes primaires de la troupe de l'ancien Girondin de chocs Gernot Rohr sont restées impuissantes.

Pire : en fin de rencontre, on a eu l'impression que c'est le Stade Lavallois qui évoluait à domicile car c'est lui qui dominait, qui faisait le jeu, qui poussait. Et c'est le FC Kita, pauvre FC Kita, qui subissait et se défendait vaille que vaille avec ses becs, ses ongles et ses crampons, parfois acérés.

Comme à Liverpool

Le FC Kita ne sait pas jouer, il ne fait pas de spectacle, sauf exception. Il a quitté la pelouse sous les quolibets d'un public qui pourtant s'était longtemps montré extrêmement bien disposé à son égard et s'était hasardé, une fois encore, à siffler les « Résistants » (*) lorsqu'ils faisaient entendre leur « Kita-démission ! »

Mais que ces derniers se rassurent : Nantes n'est pas le seul club, pas la seule ville où le football-business se fait contester. Car entre Dijon et la Beaujoire, on avait pu entendre les échos de la grande manifestation de défiance organisée par les supporters de Liverpool à l'encontre des affairistes qui ont mis la main sur leur club, piétinant sous le joug de leur fric les traditions ancestrales qui ont fait la gloire des Reds.

Un groupe « Spirit of Shankly », (« l'esprit de Shankly ») a organisé un défilé qui a rassemblé 6.000 personnes et s'est terminé, une heure avant le coup d'envoi de Liverpool – Manchester United, devant les « Shankly gates », grilles qui marquent l'entrée principale d'Anfield.

« Rendez-nous notre club, bâtards d'Américains... »

« Rendez-nous notre club, bâtards d'Américains », scandaient les amoureux des Reds. Hicks et Gillett, les deux « entrepreneurs » qui, débarqués d'outre-Atlantique, ont acheté le club pour le vider de sa substance et accumuler des bénéfices, engraissant ainsi leur compte en banque tout en disant que ça leur coûte de l'argent, s'étaient installés dans la tribune officielle. Ils ont fait mine de ne rien entendre, de ne rien comprendre. C'est tout juste s'ils ne prétendent pas qu'ils incarnent le renouveau, le football d'aujourd'hui.

Sous leur règne, Liverpool tutoie encore les sommets, il lui arrive même de se distinguer en Ligue des Champions et de prétendre qu'il peut briguer le titre de champion d'Angleterre dont il n'a plus vu la couleur depuis 1990. Mais les fans ne sont pas tous idiots, ils savent que les nouveaux dirigeants des Reds vont laisser un club en ruines. Ils ne reconnaissent plus le LFC qu'ils ont tant aimé, ils voient bien qu'avec leur philosophie basée sur le profit et le commerce, avec leur mépris du jeu, Hicks et Gillett, avancent à l'encontre de toutes les nobles idées instillées par l'emblématique Bill Shankly.

Dans un club, on peut tout acheter, sauf son âme

Ce dernier est arrivé à Liverpool en 1959. Avant lui, le LFC n'était rien, ou peu de chose. C'était un club banal, conformiste et moutonnier. Grâce à lui, et encore après lui, grâce à ses deux héritiers, Bob Paisley et Kenny Dalglish, il fut le meilleur club d'Angleterre. Et même, parfois, d'Europe. Liverpool alors, jouait et pensait différemment des autres.

Hicks et Gillett ont tout acheté à Liverpool. Le stade, le centre d'entraînement, les joueurs, le merchandising. Car on peut tout acheter dans un club. Enfin presque tout. Car on n'achète pas son âme. Bill Shankly a pris sa retraite en 1974, il est mort en 1981 mais son esprit perdure. Il défie le temps, allant jusqu'à se transmettre d'une génération à une autre et on a compté de nombreux jeunes parmi les manifestants de dimanche à Anfield.

Il est facile évidemment d'établir la comparaison avec Nantes. Avec José Arribas et ses deux héritiers Jean-Claude Suaudeau et Raynald Denoueix. Avec sa vente, à la Socpresse d'abord, puis à Dassault et enfin à Kita.

Kita possède tout. Enfin presque tout. Il reste des irréductibles qui, comme leurs frères d'Anfield, défendent l'âme du club. On peut toutefois déplorer que les anciens, joueurs, entraîneurs, ne prennent pas davantage position. Ils voient leur club dépérir et cette chute ne les interpelle pas ? Ne les touche pas ? Ils s'en fichent du FC Nantes ?

Shankly n'aurait aucune chance d'entraîner le FC Nantes actuel

Il est également permis de regretter que les médias français relaient plus volontiers la grogne des fans des Reds que celles des supporters nantais. « L'Equipe » par exemple nous racontait lundi comment à Anfield on a fustigé la main-mise des « bâtards d'Américains » sur les Reds. Le quotidien de sport, en revanche, nous dit rarement qu'une partie du public de la Beaujoire continue obstinément à scander « le FC Kita, on n'en veut pas », slogan pourtant beaucoup plus soft. « L'Equipe » serait-elle un journal plus courageux pour décrire ce qui se passe à l'étranger, quand ce n'est pas dans la norme, que pour rendre compte d'événements qui ont lieu à sa porte ?

Précisons pour terminer que le génial Bill Shankly n'aurait eu aucune chance d'entraîner le FC Nantes actuel. L'une de ses phrases les plus célèbres est celle -ci : « dans un club de football, il y a une Sainte Trinité : les joueurs, l'entraîneur et les supporters. Les présidents n'en font pas partie. Ils sont juste là pour signer les chèques. » Pourquoi tu tousses Waldemar ?

Pour réussir, il n'est pas obligatoire de jouer comme des bourrins

Aujourd'hui, le jeu du FC Kita n'a plus d'âme, plus d'idée, plus d'imagination. C'est un mets sans sel, un plat sans saveur sans odeur, sinon celle de l'engagement athlétique, de la multiplication des fautes, de la recherche d'un but sur coup de pied arrêté. C'est un football bien dans la ligne de son entraîneur, il ne faut pas le cacher.

Mais sans la mansuétude de l'arbitre Nicolas Rainville, Tall aurait pris sa douche avant les autres, mardi soir. En effet, alors qu'il avait déjà été averti, il commit ensuite deux interventions passibles d'un autre carton jaune.

Ibrahim Tall a connu pas mal de problèmes au cours de cette rencontre, comme la plupart de ses coéquipiers. Il faut répéter que Laval est une bonne équipe, on se trouve même enclin à penser que sur le plan du jeu il s'agit de la plus séduisante que Nantes ait eu à affronter depuis le début du championnat. Comme quoi, en Ligue 2, contrairement à quelques idées habilement propagées, on peut réussir autrement qu'en pratiquant un football de bourrins.

Do Marcolino maladroit

En fait, seul le début de match fut équilibré, peut-être parce que les Lavallois avaient besoin de jauger la situation. Progressivement, ce sont eux qui imprimèrent leur marque aux débats et si Do Marcolino d'abord, Raddas ensuite, avaient fait preuve d'un minimum de réalisme les Kita'boys n'auraient plus à présent que leurs yeux pour pleurer.

Puisqu'ils ont évité les larmes, espérons qu'ils auront bien regardé afin de se rendre compte comment on peut jouer, de façon simple mais construite, en soignant les passes, en débordant sur les ailes, en resserrant les lignes et non en érigeant en système les dégagements puissants, le portage excessif du ballon, les duels physiques.

On atteignait le terme du premier quart d'heure quand les Lavallois affirmèrent nettement leurs intentions. D'abord par Ludovic Genest qui mystifia Jean-Jacques Pierre et servit idéalement Do Marcolino. Lequel tira à côté. Ensuite par Hamouma dont le centre aurait dû permettre à Do Marcolino de faire mouche. Or, il rata encore sa tentative.

Sauvetage de Kamenar puis barre...

Nantes avait beau répliquer par quelques tirs lointains, exercice qu'il semble ériger en système de jeu (il est vrai que cela avait bien marché à Dijon), soit par Abdoun, soit par Darbion, il ne se montrait guère dangereux. Il le fut simplement une fois lorsque Darcheville lança Abdoun sur la gauche avec un centre de ce dernier pour Zerka. L'ancien Nancéien botta au-dessus (26è). Souffrant de la cuisse gauche, il sortit peu après, laissant sa place à Djordjevic (33è) qui se mit très rarement en évidence et laissa Darcheville de plus en plus isolé aux avant-postes. Le jeu manquait de mouvements, de coordination et c'est en toute logique que le score demeurait vierge à la pause.

Nantes n'avait donc pas montré grand-chose en 45 minutes. Il n'était pourtant pas au bout de ses peines. Plusieurs fois, le second acte faillit tourner à sa confusion. Ce fut notamment le cas à la 70è minute où, à l'issue d'une belle action collective, Do Marcolino rata encore la reprise d'un centre de Hamouma. Tall se retrouva ensuite à quatre pattes pour stopper le ballon de la main. Il n'y avait pas à dire : les Mayennais jouaient mieux. Ils manquaient toutefois d'efficacité et Raddas qui avait pris la suite de Do Marcolino (72è) vit son shoot détourner en corner par le bout du pied de Kamenar. On en était alors à la 82è minute et le scénario s'emballait : juste après, c'était au tour de Djordjevic et d'Abdoun de confectionner une action de qualité. Djordjevic la concluait par un tir au-dessus.

Cependant, ce sont les Lavallois qui furent de nouveau les plus près de conclure : à la 85è minute, Reddas tenta sa chance sur coup franc. Kamenar se détendit sans toucher le ballon, lequel ricocha sur la transversale. Il restait à attendre la fin, elle parut longue à venir pour les Nantais ballottés d'un peu partout.


B.V., le 28 octobre 2009

(*) Une banderole de remerciements à Stéphane Moreau a été déchirée par le service d'ordre avant d'être totalement déployée lors de la rencontre. (voir la vidéo)

 

 

 
 
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